Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?
Les démarches, une boîte à outils pour s'en sortir
Tout d'abord, bravo à vous !
Vous avez passé trois caps déjà bien difficiles : réaliser, accepter et décider que les choses doivent changer.
On vous croit et on vous soutient !
Nous vous proposons de passer à l'action. Pour cela, nous vous invitons à utiliser les outils figurant ci-dessous.
Outil 1 : L'équipe de choc
Un chantier réussi, c'est une équipe derrière vous pour vous épauler
parlez à vos proches
Famille, collègues, ami·es : vous avez besoin de soutien, de personnes qui ont confiance en vous et qui reconnaissent votre valeur.
Réunissez votre équipe ! À plusieurs, on est plus fort·es.
Vous n'êtes pas seule
Il n'est pas toujours évident de parler des difficultés que l'on rencontre à son entourage. Et parfois, les réactions de nos proches ne sont pas à la hauteur de nos attentes.
Nous organisons des rencontres afin que vous puissiez trouver une écoute et un soutien, notamment en échangeant avec d'autres femmes vivant des situations difficiles au travail.
Nos évènements sont réguliers, n'hésitez pas à vous joindre à nous !
Pensez collectif
Rapprochez-vous d'associations spécialisées, dont le soutien et les conseils peuvent être précieux. Nous pensons à Travailleuses ! bien sûr, mais aussi, selon votre situation :
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L'AVFT, Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail
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L'association Souffrance & Travail
Cette liste n'est pas exhaustive.
N'hésitez pas non plus à prendre contact avec le Centre d'Information des Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) le plus proche de votre domicile.
Outil 2 : Les Équipements de protection individuels
pour ne pas vous blesser, il est essentiel de vous protéger
La situation que vous rencontrez peut avoir des incidences sur votre état de santé. Cela peut commencer par des angoisses, des troubles du sommeil, des troubles de l'appétit, puis un trouble anxio-dépressif réactionnel...
Consultez votre médecin traitant·e
Votre médecin évaluera avec vous la situation et déterminera si un arrêt de travail est nécessaire.
Votre médecin traitant·e est votre interlocuteur·rice privilégié·e si une déclaration d’accident du travail ou de maladie professionnelle est nécessaire.
Entamez un processus de soin
Votre santé mentale est une priorité ! N'hésitez pas à vous orienter vers un·e psychologue du travail ou un·e médecin psychiatre.
Nous vous conseillons de contacter les services de consultation en pathologies professionnelles proches de votre domicile.
Alertez la médecine du travail
Elle doit être informée de votre situation afin que la dégradation de votre état de santé figure dans votre dossier médical en santé au travail.
Tout·e salarié·e peut demander à voir la médecine du travail sans nécessairement en avertir son employeur·se. Cette demande de visite ne peut en aucun cas être sanctionnée par l’employeur·se.
L'adresse et le numéro de téléphone de la médecine du travail compétente doivent être affichés dans les locaux de travail. Cela répond à une obligation de l'employeur·se.
Outil 3 : Le mètre ruban
Mesurez l'ampleur de la situation et Récoltez des preuves
Quelle que soit l'issue de ce litige, vous avez tout intérêt à récolter au plus vite les preuves de la situation que vous vivez.
Nous vous recommandons de le faire dès que possible, afin d’éviter une éventuelle suppression de ces éléments de preuve, ou des pressions qui pourraient être effectuées par votre employeur·se sur d’éventuels témoins.
Allez à la pêche aux témoignages
Identifiez les personnes qui pourraient attester en votre faveur.
Sollicitez vos collègues, ancien·nes collègues, client·es et prestataires de confiance, en vue d’obtenir des témoignages.
Nous avons regroupé les informations consacrées à ce sujet dans l'onglet dédié aux témoins.
Faites une copie de votre messagerie professionnelle
Oui, c’est permis dès lors qu’il s’agit de faire valoir vos droits dans le cadre d’un litige !
Pas besoin d’être informaticien·ne. Si vous travaillez sur Outlook, il vous suffit de suivre la procédure recommandée par Microsoft.
Si ce n'est pas possible, veillez à conserver les échanges de courriels litigieux, les courriels de félicitations, reproches, ainsi que vos réponses, en les sauvegardant ou en les imprimant (dans la mesure du possible, évitez les transferts vers une messagerie personnelle).
Outil 4 : Les plans de l'architecte
prenez un temps pour vous demander ce que vous voulez
Définir vos besoins et objectifs vous aidera à mieux prioriser les actions à mener.
Dans la mesure du possible, nous vous recommandons vivement de prendre un temps pour réfléchir à ce que vous souhaitez, compte tenu de la situation.
Avoir une idée de ce que vous voulez pour la suite vous permettra à la fois d’adapter vos actions et alertes éventuelles en fonction de votre objectif, pour une efficacité maximale, et d’envisager l’avenir avec plus de sérénité.
De quoi avez-vous besoin ?
De sécurité ? De sérénité ? De justice ?
Éprouvez-vous le besoin de :
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Conserver votre poste et mettre fin à une relation toxique ?
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Vous protéger d'un licenciement abusif ?
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Vous libérer et partir à l'aide d'une négociation ?
-
Réclamer justice et poursuivre votre employeur·se et/ou la personne qui a un comportement illicite à votre égard ?
quelles sont vos envies ?
Et si vous commenciez à dessiner la suite ?
Souhaitez-vous :
-
Poursuivre dans la même entreprise ?
-
Quitter cette structure ?
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Changer de poste et/ou de domaine ?
-
Prendre du temps pour vous ?
-
Imaginer un nouveau projet ?
Cela vous semble compliqué ?
C'est parfaitement normal !
Ce processus peut être long, soyez indulgent·e envers vous-même.
Il peut être utile de vous faire accompagner afin d’y voir plus clair.
Savoir ce que vous voulez pour vous et préparer la suite peut être une grande aide pour mieux traverser les difficultés que vous rencontrez.
Cette épreuve ne vous définit pas, et avoir des projets (professionnels ou non) vous aide à garder la tête hors de l’eau et à reprendre confiance en vous.
Outil 5 : le marteau
TAPEZ DU POING SUR LA TABLE ET Dénoncez les faits
Faites-vous accompagner juridiquement.
Consultez un·e avocat·e spécialisé·e en droit du travail : l'avocat·e a une mission de défense, mais également le rôle de conseil. Votre avocat·e vous aidera à mettre en place une stratégie globale de défense dans votre affaire afin de permettre un règlement amiable ou lancer une procédure judiciaire.
Veillez à faire appel à une personne de confiance (vive le bouche à oreilles !), ayant de préférence pour activité dominante la défense des salarié·es.
N'hésitez pas à contacter la Maison de l'Avocat de votre lieu de résidence et à consulter l'annuaire du barreau, en général en ligne sur le site internet de l'Ordre des Avocats.
Alertez au sein de votre entreprise
Qui alerter ? Comment le faire ?
Il n'existe pas de réponse générale à ces questions, qui nécessitent une étude approfondie de votre dossier.
Nous vous invitons à vous poser la question suivante : existe-t-il, en interne, des personnes qui pourraient être sensibles à votre alerte et agir en votre faveur ?
Réfléchissez bien à cette question, car la réponse est loin d'être systématiquement positive.
Il peut s'agir de :
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Votre employeur·se
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Votre supérieur·e (n+1, n+2...)
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Une personne en charge des ressources humaines
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Un·e représentant·e du personnel, référent·e égalité, référent·e harcèlement...
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Un·e représentant·e syndical·e
-
Un·e collègue, témoin ou non de votre situation
Nous vous conseillons de conserver des traces écrites de vos échanges (surtout pas d'alerte uniquement à l'oral) et de vous faire assister en amont afin d'éviter toute difficulté.
Alertez à l'extérieur de l'entreprise
L’Inspection du travail
Vous pouvez alerter l'Inspection du travail territorialement compétente pour intervenir au sein de votre entreprise, afin qu'une enquête soit diligentée.
Les coordonnées de l’Inspection du travail sont en principe affichées au sein de l’entreprise (attention, les services de l’Inspection du travail manquent cruellement de moyens, les réponses peuvent être tardives).
Le Défenseur des droits
Vous pouvez saisir le Défenseur des droits, compétent en cas de discrimination et pour certains cas de harcèlement. Ses interventions peuvent être amiables ou contentieuses.
Vous pouvez contacter les juristes rattaché·es au Défenseur des droits et/ou saisir le Défenseur des droits directement en ligne.
saisissez la justice
Le Conseil de prud'hommes
Le Conseil de prud’hommes est la juridiction compétente pour recevoir les litiges liés à un contrat de travail et trancher un litige entre vous et votre employeur·se.
La représentation par un·e avocat·e n'est pas obligatoire, mais elle est en pratique fortement conseillée au regard de la complexité juridique de ce type de dossiers.
Vous pouvez identifier la juridiction territorialement compétente sur le site du Ministère de la Justice.
La justice pénale
La justice pénale ne tranche pas de litige entre deux personnes privées contrairement au Conseil de prud’hommes, mais juge les personnes accusées d’avoir commis une infraction (par exemple des faits de harcèlement, discrimination...).
À garder à l'esprit !
Nous vous conseillons de vous rapprocher d'un·e avocat·e, qui saura vous indiquer devant quelle·s juridiction·s il convient d'agir.
Des délais de prescriptions différents sont applicables suivant les faits objets de l'action judiciaire. Ne tardez pas avant de prendre conseil ! A titre d'exemples, vous disposez en principe d'un an pour contester la rupture de votre contrat de travail et vous pouvez réclamer le paiement de salaires dans la limite des trois dernières années. Les actions civiles relatives aux harcèlements et discriminations sont prescrites au delà de cinq ans.
Outil 6 : la calculette
parlons argent et gestion financière
Votre plan d'action se prépare financièrement.
Quelques pistes pour vous sécuriser financièrement
Arrêt maladie et maintien de salaire
Renseignez-vous afin de savoir pendant combien de temps et à quel taux vous pouvez bénéficier d'un maintien de salaire et dans quelle mesure votre prévoyance peut intervenir (interrogez le service des ressources humaines, consultez votre convention collective, votre organisme de prévoyance...).
Frais d’avocat
Vous pouvez peut-être bénéficier de l'aide juridictionnelle ou vous avez peut-être une assurance de protection juridique (contactez votre assurance de carte bancaire, votre assurance habitation...).
En tout état de cause, l'avocat·e que vous consultez doit vous remettre une convention d'honoraires qui détaille le coût des frais que vous allez engager pour votre défense.
N'hésitez pas à vous renseigner auprès de la Maison de l'Avocat de votre lieu de résidence, des consultations gratuites peuvent être proposées.
Reconversion, formation
Vous êtes libre d'utiliser le solde de votre compte personnel de formation, pour un accompagnement et/ou une formation, à tout moment.
Si vous faites le choix de négocier un accord avec votre employeur·se, vous pouvez inclure dans vos demandes le financement d'une formation, d'un outplacement ou d'un accompagnement - en fonction de vos projets professionnels.